Park Avenue by Alger Cristina

Park Avenue by Alger Cristina

Auteur:Alger, Cristina [Alger, Cristina]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Américaine
Éditeur: Ninick - TAZ
Publié: 2010-02-19T23:00:00+00:00


Jeudi, 11 heures 16

Le cadeau de Marion à Sol, c’était le silence. Elle était endormie quand il s’était glissé sous les couvertures la veille – à deux ou trois heures du matin – et dormait encore quand il était retourné au bureau quelques heures plus tard.

À présent, elle était réveillée depuis un bon bout de temps, Sol l’aurait parié. Mais elle traînait à l’étage, à lire ou à prendre un bain. Pour ne pas être dans ses pattes, en réalité, afin qu’il puisse travailler. C’était à cause de ce genre d’attention, délicate au point qu’un autre ne l’aurait pas du tout perçue, qu’il l’aimait toujours au bout de trente-six ans. Que son amour pour elle était profond, unique. Le corps de Marion n’était plus que bourrelets et veines apparentes, et ses cheveux ressemblaient en général à un buisson hirsute. Pourtant, il la trouvait toujours belle.

Lorsqu’il entendit son pas sur le carrelage de la cuisine, il fut pris de l’envie soudaine de la voir. Ils ne s’étaient pas quittés depuis la veille au soir, mais il n’avait pas vraiment passé une seule minute avec elle. L’affaire Morty l’avait complètement happé.

Pourvu qu’elle soit en train de préparer le café ! Bizarrement, il était moins acide quand c’était elle qui le faisait. Surtout, il devait penser à la remercier de l’avoir amené là-bas en voiture la veille au soir et d’avoir préparé le café. Il n’oubliait jamais de lui dire merci pour le café.

Quand il entra dans la cuisine, Marion était postée devant le frigo, ses fesses gainées de Lycra dépassant derrière la porte ouverte.

Il lui tapota le derrière. « Sol ! s’exclama-t-il. Tu m’as fait une de ces peurs ! Je croyais que tu travaillais.

– Je travaille, répondit-il, empli d’une affection soudaine. Mais je voulais te dire bonjour. »

Marion sourit, le regard adouci. Les petites pattes-d’oie aux coins de ses yeux chocolat avaient quelque chose de si bienveillant, songea-t-il. Il ne comprenait pas pourquoi elle menaçait de les faire gommer.

« C’est gentil de ta part, dit-elle en se penchant pour l’embrasser. Tu as bien dormi, au moins ? Tu t’es couché à quelle heure ? »

Il sourit et la serra dans ses bras pour qu’elle ne voie pas son visage. Marion devinait toujours quand il lui mentait. « Ça va, dit-il. J’ai dormi quelques heures. Tu me connais. Je dormirai après ma mort.

– C’est justement ça qui m’inquiète, rétorqua-t-elle avec un petit rire. Tu devrais prendre soin de toi. Tu travailles trop.

– Mais non. »

Elle lui lança un regard sévère. « D’accord, tu as raison, concéda-t-il.

– Je retrouve Judith pour le cours de spinning tout à l’heure, dit Marion en changeant de sujet. On ira peut-être manger un morceau après, mais tout sera fermé, probablement. »



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